jeudi 4 juin 2009

Surnoms


J’aime bien donner des surnoms affectueux aux personnes qui me sont très proches. On faisait comme ça dans ma famille. Mais mon épouse, dont la famille ne le faisait pas, s’en agace parfois: "puisque nos enfants ont de beaux prénoms, que nous avons choisis, pourquoi ne t’en sers-tu pas ?" C’est vrai, ça, pourquoi ?
En y réfléchissant un peu, j’ai trouvé trois bonnes raisons.
La première évidemment, c’est qu’il me semble que je fais passer plus d’affection au travers d’un petit surnom affectueux.
La deuxième, c’est que c’est un signal de lien privilégié : je ne me sers jamais des surnoms en public ; mais il y a aussi des surnoms que je n’utilise qu’en tête-à-tête avec la personne, qui ne concernent qu’elle et moi.
La troisième, c’est qu’il y a sans doute là-dessous quelque chose de primitif : ne pas « user » le vrai prénom. Je sais que certaines tribus procèdent ainsi, avec un nom public, dont on se sert au quotidien, et un nom secret, à garder caché : ce dernier, possédant des vertus magiques, ne doit pas être divulgué, prononcé, etc.
Ah, un dernier point : mes surnoms sont évolutifs, c'est-à-dire que pour mes filles, par exemple, ce ne sont pas les mêmes selon qu'elles soient bébés, enfants, ou adolescentes. Le surnom, là encore, est plus flexible que le nom pour incarner la personne ou le lien qu'on établit avec elle.
Et vous, vous surnommez ?

Illustration : Coco et Kiki prennent le train, © SNCF