jeudi 30 avril 2009

Je suis comme un singe de mauvaise humeur


Quand j’étais plus jeune, existait un livre dont le titre m’avait fasciné : « Je suis comme une truie qui doute ».
Et récemment j’ai lu un article de primatologie dont le contenu m’a fasciné : il s’agit des états d'âme d’un singe prisonnier d’un zoo.
Agacé par les visiteurs humains, il se lève tous les matins à l’aube pour se constituer des réserves de munitions (cailloux, bouts de béton et autres projectiles) qu’il planque ça et là dans son enclos. Et quand ensuite, dans la journée, il y a trop de monde, ou trop de cris ou de sollicitations pour qu’il fasse le singe, il s’énerve et bombarde ces singes humains agaçants, de l’autre côté du grillage, qui le titillent bêtement au lieu de profiter de leur liberté.
Les primatologues sont intéressés, dans cette histoire, par la capacité du singe d’anticiper ses états émotionnels : ses colères ne sont pas seulement réflexes, mais réfléchies. Et donc, il y songe à l’avance, et construit un plan d’action pour les exprimer. États d'âme de singe : il est conduit à ce comportement par les ruminations des agacements passés et les anticipations des agacements à venir. D’où ses plans d’action…
Et moi, ce qui m’a fasciné dans cette histoire, c’est que je me suis senti proche du singe : je me suis dit que si on m’enfermait dans un zoo et si on m’interpellait à longueur de journée, est-ce qu’un passe-temps correct ne serait pas de faire comme lui ?
Bon, d’accord, ça ne l’avance pas à grand-chose de caillasser les visiteurs. Même pas sûr que ça le défoule et lui fasse du bien. Il ferait peut-être mieux de rester zen, et de se faire envoyer des cacahouètes. N’empêche : nous sommes tous, parfois, des singes de mauvaise humeur. Car nous ne descendons pas du singe, nous sommes des singes. Avec simplement un gros cortex préfrontal.

mercredi 29 avril 2009

Chiens, chats et poissons


Pourquoi les chats, qui n’aiment pas l’eau, mangent-ils volontiers les poissons ? Alors que les chiens, qui nagent avec plaisir, n’en mangent pas...

mardi 28 avril 2009

Le maître


Un maître, c’est un enseignant presque arrivé à la cohérence complète entre ses paroles et ses actes.
Nous attendons donc que les maîtres soient des modèles, qu’ils appliquent leurs préceptes à leur vie, qu’ils les incarnent au quotidien. Comment croire quelqu’un qui professe des paroles de sagesse s’il se conduit de façon incohérente ou impulsive, ou quelqu’un qui recommande le calme et la paix de l’âme s’il s’énerve à tout bout de champ ?

C’est pour ça que j’aime bien cette petite histoire drôle : c’est un maître qui enseigne la pleine conscience à ce que l’on fait. Une chose à la fois, de toute la force de son attention. Il dit ainsi : « Quand je mange, je mange. Rien d’autre. Quand je lis, je lis. Rien d’autre. Mon esprit tout entier consacré à ce que je fais. »
Ses élèves admirent et s’efforcent de mettre en pratique : ne pas parler en mangeant, ne pas lire en écoutant de la musique, ne pas téléphoner en marchant (c’est dans un Orient moderne…).
Et un jour, stupéfaction ! ils surprennent le Maître en train de manger tout en feuilletant un magazine, la radio allumée. Ils sont consternés : « Mais, maître, vous... Vous mangez en faisant d’autres choses ?!! »
Et le maître de répondre : « Eh bien quoi ? Quand je mange, je mange. Rien d’autre. Quand je lis, je lis. Rien d’autre. Et quand je mange en lisant et en écoutant la radio, je mange en lisant et en écoutant la radio. Rien d’autre. »

Dommage , non, cette pirouette ? Il aurait été plus admirable d'accepter, de se reconnaître imparfait, et de répondre : "Voyez comme la route est longue et difficile..." Mais l'histoire aurait été moins drôle.

lundi 27 avril 2009

Parlons, tant que nous vivons


Sur la tombe de mon père, dans un petit cimetière près de Toulouse, avec mes filles et mon épouse. Nous avons amené quelques fleurs, arrosé celles qui étaient là. Nous sommes maintenant debout, tous les cinq, silencieux. Pas facile de parler ou de prier à voix haute, ensemble. Mais on ne va pas rester comme ça, attristés et embarrassés, sans rien dire, tout de même ! Dans ces moments, je me sens « chef de famille » : c’est à moi de faire quelque chose.
Alors je demande à chacun(e) d’entre nous de penser à Papi, de laisser venir à sa mémoire tous les bons souvenirs qui nous restent de lui, toutes les images, les paroles, les petits gestes et petites attentions qu’il avait au quotidien.
Les yeux se mouillent un peu, on avale sa salive, on est content de repenser à ces moments, et bien triste aussi qu’ils soient révolus. On se dit plein de choses, tout se bouscule, c’est compliqué. Mais nous communions et nous éprouvons l’amour et l’affection qui existaient dans le lien que nous avions avec lui. Lui qui n’était pas très à l’aise, comme tant de personnes de sa génération, pour exprimer son affection ; mais finalement, en y repensant aujourd’hui, il n’arrêtait pas de nous la communiquer.
Je repense à cette phrase de Montherlant (lue la veille, je vous rassure, les phrases de Montherlant ne viennent pas comme ça à ma conscience dans les grands moments) : « Ce sont les mots qu’ils n’ont pas dits qui font les morts si lourds dans leurs cercueils. »
Puis, une de mes filles dit une petite phrase qui fait rire ses deux sœurs, un peu oppressées par la tristesse et la relative solennité de l’instant. C’est fini. C’était bien. Très bien. Je suis heureux.

vendredi 24 avril 2009

Dernière vidéo de vacances : rugby


Une vidéo enregistrée lors de la dernière Coupe du Monde du rugby, dans la bonne ville d'Edinbourgh. Quel rapport avec ce blog ? Écoutez bien...

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PS : merci à mes chers Paul et Olivier, et vive La Collective, mon groupe préféré, à écouter sans modération ! J'y ai tenu l'accordéon, autrefois (écoutez dans L'Instant dominant, comme c'est beau ! Mais aussi God bless the rest of the world ! Le roi des instruments, une boîte à états d'âme...). Attendez-moi les amis, je m'y remets bientôt !

Illustration : "J'ai deux amours - entre autres - le rugby et la psy" © Christophe André

jeudi 23 avril 2009

Vidéos de vacances : l'impermanence


L'impermanence est un important et passionnant concept bouddhiste, qui nous rappelle que tout passe, même nos souffrances. Que nos états d'âme sont un flux perpétuel. Et qu'en acceptant cela, nous pouvons nous libérer du Samsara, et de nos attachements trompeurs.

Pour voir la vidéo.
(cette vidéo est également accessible sur mon site, à la rubrique Enseignement)


Illustration : Art khmer, Musée des Beaux-Arts de Phnom Penh.

mercredi 22 avril 2009

Vidéos de vacances : euphories


Les moments d'euphorie nous font, en général, du bien. Sauf dans certains cas, chez certains d'entre nous...
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Illustration : publicité pour un médicament soignant l'excitation et l'accélération des idées lors des états dits "maniaques" (survenant dans le cadre de la maladie bipolaire, sortes d'inverses de la dépression, mais tout aussi pathologiques hélas, comme le rappelle la petite ambulance en bas à droite).

mardi 21 avril 2009

Vidéos de vacances : ruminations


Le piège principal sur le chemin des états d'âme : s'enliser et ressasser.
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Illustration : Saint Jean Baptiste, par Deodato di Orlando (1284-1315). Frankfurt, Städelsches Kunstinstitut.

lundi 20 avril 2009

Vidéos de vacances : solitude et états d’âme


Pour enrichir nos états d'âme, nous avons besoin de lenteur et de solitude. Au moins de temps en temps...
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L'illustration de Grégoire Solotareff, est tirée de son délicieux et mélancolique album "Un loup, un jour".

vendredi 17 avril 2009

Vidéos de vacances : calme et énergie


Ce que nous pouvons viser comme idéal pour notre équilibre intérieur, ce pourrait être une alliance de calme et d'énergie...
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Illustration : aquarelle d'Albrecht Dürer, Gallerie Albertina, Vienne.

jeudi 16 avril 2009

Vidéos de vacances : intériorité et introspection


Nous irions beaucoup mieux en prenant régulièrement le temps de descendre en nous-même, observer un peu ce qui s'y passe...
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Illustration : Antonello da Messina, Saint Jérôme dans son cabinet d'étude, vers 1475. National Gallery, Londres.

mercredi 15 avril 2009

Vidéos de vacances : le matérialisme est psychotoxique


"La surabondance n'a rien à voir avec la fertilité." (Louis-René Des Forêts)
Et réguler ses états d'âme par la consommation et la distraction, ce n'est pas très bon !
Voir la vidéo.
Pour plus d'informations, voir aussi le chapitre 13 de mon livre Les états d'âme : Guérir de la maladie matérialiste.

mardi 14 avril 2009

Vidéos de vacances : les états d’âme


Ce sont les vacances pour les écoliers de Paris, et leurs parents, dont je suis. Alors durant ces deux semaines, pour soutenir mes filles, je suis moi aussi en vacances. Et je vous transmettrai, au lieu de textes, des petites vidéos ayant trait à mon dernier livre.
Voici la première d’entre elle, sur le thème général des états d’âme. Vous noterez ma tête fatiguée : j'avais vraiment besoin de vacances !
Voir la vidéo.

lundi 13 avril 2009

Noli me tangere


Lorsque Marie-Madeleine se rend auprès de la tombe de Jésus, le jour de Pâques, elle le prend d’abord pour un jardinier avant de le reconnaître, ressuscité d’entre les morts. Alors qu’elle se jette à ses pieds, il prononce les célèbres paroles : " Noli me tangere " (Ne me touche pas).
Je pense souvent à ces mots de Jésus, revenu des plus grands des traumatismes - la torture, l’agonie et la mort - lorsque je rencontre des patients ayant eux aussi survécu à des traumatismes (violences, guerres, attentats) et lorsqu’ils me racontent comment ils se sentent fragiles, et différents des autres, au point d’avoir du mal à les côtoyer, à partager leur quotidien. Tant ils se sentent vite agressés, violentés, par de tout petits détails et maladresses...
Et je ne connais pas de peinture de cette scène plus émouvante que la fresque de Fra Angelico, qui se trouve dans l’une des cellules de moines du couvent San Marco, à Florence.

vendredi 10 avril 2009

Ne jamais faire peur aux vieux


Orphée, mon filleul, est invité à la maison avec une de ses sœurs, Aurore. Je leur ai proposé de changer l’eau des poissons, alors ils essayent de les attraper avec une petite épuisette avant de vider le bocal. Évidemment, ils se chamaillent. Orphée, qui est un garçon délicat et soigneux, trouve qu’Aurore s’y prend de manière trop brusque : « Doucement ! Tu fais peur au gros poisson ! Il est vieux, en plus. Et il ne fait jamais faire peur aux vieux : ça les fait mourir ! »
Comment dire… Après m’avoir fait rire, ça m’a collé un petit coup de vieux. Bizarre comme je me suis identifié au vieux poisson plutôt qu’aux jeunes enfants !

Crédit photo : l'excellente Galerie Sollertis, Toulouse

jeudi 9 avril 2009

L’intouchable


À Sainte-Anne, avec un nouveau patient.
Il me raconte son histoire, triste, triste : une histoire d’enfant émotif, fragile, sans défenses, qui avait l’habitude d’être rejeté par les autres enfants (au mieux) ou de leur servir de tête de turc, de bouc émissaire (au pire). Du coup, aujourd’hui, il a du mal dans ses rapports avec les autres, du mal à accorder sa confiance, à imaginer qu’on puisse être bienveillant avec lui, comme ça, sans arrière-pensées.
Il me raconte encore - visiblement ça lui fait du bien - ces souvenirs d’école où ce qui lui faisait peur, ça n’était pas les moments de cours, ou de passer au tableau, mais les récréations : là, c’est la loi de la jungle qui règne, les forts peuvent martyriser les faibles, par petits bouts, chaque jour. « Pourtant, me dit-il, parfois des forts me prenaient sous leur protection, des chefs de bande décidaient de me protéger ; je ne comprenais jamais bien pourquoi, mais alors c’était la paix assurée, l’immunité, ça changeait tout pour moi, je me sentais en sécurité. Je devenais un intouchable : pas d’amitié mais pas de violences non plus. »
Je ne sais pas pourquoi, tout à coup, je me sens très ému en l’écoutant me raconter ce détail. Il continue son récit, mais pendant quelques secondes, j’ai du mal à l’écouter, je reste « coincé » dans ce qu’il vient d’évoquer : au milieu de toute cette violence dont il a souffert, le fait de savoir que parfois, des « forts » ont décidé de l’en soulager m’émeut et me réconforte.
L’humain, capable du pire et du meilleur, souvent sans raisons claires, sans bien savoir pourquoi…

mercredi 8 avril 2009

Pénurie

L’autre jour, en me baladant, j’ai entendu un monsieur qui appelait son chien «Pénurie» ! Je vous jure ! Vraiment, il l’a appelé deux ou trois fois comme ça (pas obéissant, le chien). Je me suis mis à rêver en continuant ma promenade. J’imaginais qu’il avait un autre chien, qui s’appellerait « Panade ». Et encore un à la maison ; lui, ça serait « Pétrin ». Juste pour pouvoir leur aboyer de temps en temps : "Pétrin, Panade, et Pénurie ! Au pied !"

mardi 7 avril 2009

Pédagogie policière


À une époque, pour gagner un peu de temps en allant à Sainte-Anne, j’empruntais 10 mètres de trottoir dans une rue en sens interdit, pour éviter de faire le détour d’un gros pâté d’immeubles, avec deux feux rouges. Bien sûr je prenais garde de n’écraser ni n’effrayer personne, bien sûr, il ne passait jamais beaucoup de piétons. Mais les scooters sur les trottoirs, c’est interdit et c’est logique.
Le problème, c’est que juste à côté du service où je travaille, il y a l’Infirmerie Spéciale de la Police. Avec par définition, beaucoup de policiers qui vont et viennent….
Et ce jour-là, je n’avais pas fait attention, mais une voiture banalisée descendait la rue que je remontais (doucement) sur le trottoir. Deux policiers s’arrêtent, me font signe, et descendent. Ils me demandent papiers et explications. Un peu piteux, j’explique que je suis médecin dans le service, là, justement, et que ce matin, je suis en retard, alors je me suis permis de faire ça, exceptionnellement, que je sais que c’est interdit, mais que je suis désolé, etc. Pas du tout envie de payer une amende pour 10 mètres de trottoir remontés à 5 à l’heure ! Le policier m’écoute poliment, avec un petit sourire (il doit en avoir attrapé des paquets comme moi !). Quand j’ai fini de parler, il me dit simplement, en me rendant mes papiers : « C’est bon, allez-y. Mais vous devriez plutôt être un exemple, en tant que médecin… » Et il me salue d’un « Au revoir, docteur ! »
États d’âme de culpabilité et de soulagement mêlés ; de reconnaissance aussi. Mélange très efficace pour moi : depuis, je n’ai jamais repris ce trottoir. Et je ne suis pas sûr qu’une amende ou des remontrances trop lourdes auraient aussi bien marché : du coup, je me serais rebiffé...
Je suppose que c’est ce qu’on appelle de la prévention : ça existe et ça marche. Chapeau à ce policier anonyme ; ou plutôt, casquette !

lundi 6 avril 2009

Crise et sérénité


Ça m’étonne toujours quand on m’interroge à propos du côté «décalé» de mon livre sur l’apprentissage de la sérénité, en cette période de crise économique mondiale.
Mais la sérénité, l’équilibre intérieur, le bonheur, ça n’est pas fait pour nous couper du monde, nous isoler, nous inciter à nous replier sur nous. La sérénité, ça n’est ni l’immobilité ni le retrait. C’est exactement le contraire !
Pouvoir nous stabiliser intérieurement, ne pas oublier de nous réjouir de ce qu’il y a de réjouissant dans les détails du quotidien, cela va nous aider encore mieux à nous engager dans l’action pour changer le monde, mais une action sereine, lorsque c’est possible.
Et puis même si elle n’est pas sereine, même s’il faut de la bagarre, des secousses, même s’il faut s’engager de toutes ses forces pour que «ça bouge», il va bien falloir ensuite s’apaiser, pour souffler, pour préparer les prochaines actions. Engageons-nous dans ces efforts d’apaisement de toutes nos forces aussi !
Nous avons besoin de tout : de l’énergie pour nous lancer, de la sérénité pour récupérer, et du bonheur pour avoir envie de reconstruire.

PS : en illustration, un dessin paru cette semaine dans Livres Hebdo, la revue professionnelle des libraires, pour nous rappeler en un clin d’œil le nécessaire équilibre entre intériorité et ouverture au monde (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

vendredi 3 avril 2009

"Papa, je m'ennuie..."


Je travaille souvent à la maison le mercredi : je ne peux pas pratiquer la psychiatrie à temps plein, je perds alors peu à peu mes capacités et mon plaisir d’écoute. Bref, travailler à la maison le mercredi, c’est sympa, parce qu’il y a les enfants dans le coin ; mais c’est compliqué parce qu’il y a les enfants dans le coin…
Un mercredi où je travaillais dans mon bureau, ma deuxième fille Louise tournait un peu en rond dans la maison, ayant épuisé son quota de temps de télé et d’ordinateur, et n’ayant pas de sœur ni de copine sous la main. Comme la porte du bureau est fermée, elle n’ose pas rentrer, de peur que je ne rouspète (elle a raison, je rouspète souvent si on m’interrompt dans mon boulot !). Je l’entends qui tournicote dans le couloir, puis il y a un bruissement de papier : elle vient de glisser sous ma porte un petit message d’appel au secours : « Papa, je m’ennuie, aide-moi SVP » (sic). J’éclate de rire, et je vais ouvrir la porte derrière laquelle elle attend en rigolant elle aussi, sûre de la pitié que son triste sort va m’inspirer. Je ne me souviens plus de ce que je lui ai proposé alors comme activité, mais nous avons du parler de l’ennui : nos enfants, plus surstimulés que nous ne l’étions à leur âge, supportent encore moins bien que nous l’ennui.
Pourtant, de petites doses d’ennui jouent un rôle important dans nos équilibres intérieurs, nous poussant à l’introspection et pouvant nourrir dans un second temps notre créativité.
L’ennui : un état d’âme utile, donc. Mais il doit nous inciter autant à repenser notre mode de vie (pas assez de mouvements et de changements ?) que notre façon de percevoir le monde (ne passons-nous pas à côté de tout un tas de choses intéressantes autour de nous par manque d’attention et d’approfondissement ?).
Allez, bon week-end, avec ou sans ennui !

jeudi 2 avril 2009

Basket et estime de soi


À l’anniversaire des 50 ans de mon ami Étienne, il y a quelques années. Grande foule de proches et d’amis dans son jardin, ce dimanche après-midi de printemps. Ses enfants lui ont organisé quelques épreuves, des tests d’aptitude pour "voir s’il est resté jeune"… Parmi celles-ci, figure une épreuve d’adresse : il doit essayer de marquer un panier de basket de dos, les yeux bandés.
Il se prête de bonne grâce à l’épreuve, pas du tout intimidé par les regards ni par les plaisanteries : il se tourne, se laisse masquer, et poum ! du premier coup marque le panier.
Tonnerre d’applaudissements, et les épreuves continuent pour lui. Assis sur l'herbe, je reste dans mon coin un instant, pour digérer l'événement : je suis perplexe et impressionné. Je sais qu’il joue parfois au basket dans le jardin avec ses fils. Mais tout de même ! C’est pour moi le panier de l’estime de soi (celle d’Étienne est haute et stable). Il a pris l’épreuve pour ce qu’elle était : un jeu, pas un examen critique où on allait juger sa valeur, son étoffe. Son bras ne tremblait pas, son cœur ne palpitait pas, mais il s’est tout de même concentré pour essayer, parce que ça l’amusait. Et ça a marché.
Je me souviens que nous en avons reparlé quelque temps après. Il était presque étonné que je m’étonne et que j’admire son geste tranquille. Pour lui, c’était un non-événement, juste un souvenir amusant, un coup de chance.
Mais non, ce n’était pas que de la chance. Je me suis souvenu alors de cette interview d’un sportif, lue je ne sais où. Ce devait être un joueur de tennis ou de golf, ou peut-être le buteur d’une équipe de rugby. Il disait en susbtance : «Plus je m’entraîne, plus j’ai de la chance.» Étienne est surentraîné en matière d’estime de soi : il se respecte et s’amuse des épreuves de la vie.

mercredi 1 avril 2009

Psychanalystes et comportementalistes

Contrairement à ce que pensent les psychanalystes, travailler sur le comportement est toujours utile.
Mais contrairement à ce que pensent les comportementalistes, ce n’est pas toujours suffisant.