jeudi 10 juin 2010

Soigner


Je bavarde l’autre jour avec mon cousin Philippe. Nous discutons boulot. Il me parle de certains de ses patients, qui reviennent du CHU voisin pas toujours ravis, parfois perturbés. Ils ont bénéficié d’une médecine de pointe, mais ont été traités comme des corps malades, rien de plus. À la chaîne, comme des numéros de dossiers.
Bien sûr, ce n'est pas toujours vrai : certains services ultra-techniques sont aussi ultra-humains. Bien sûr, quand ça dérape ainsi, le personnel a des excuses : à l'hôpital, comme partout, c'est de moins en moins de moyens, de plus en plus de boulot et de pression. Mais c’est moche que nous n'arrivions pas à faire mieux avec les malades.
En tout cas, pour résumer la situation, mon cousin (un littéraire contrarié joyeusement embarqué en médecine, comme moi) a cette formule royale : « on les soigne bien, mais on les maltraite. »
C’est exactement ça...

Illustration : un médecin prenant le pouls de son patient.