vendredi 21 janvier 2011

Souviens-toi que je t’ai aimée


Ce sont des voisins à nous, invités l’autre soir à dîner avec d’autres amis, et qui, à la fin du repas racontent un petit rituel de leur vie de couple.

Souvent, quand il part le matin sur son scooter dans la circulation parisienne, et quand il a un peu le cafard,le mari embrasse sa femme en lui disant : «S’il m’arrive quelque chose, souviens-toi que je t’ai aimée.»

Elle, ça la touche et ça la stresse en même temps. D’un autre côté, autant se dire les choses comme ça, puisque c’est vrai qu’on ne sait jamais. Mais bon, ça fait toujours drôle...

L’histoire intéresse ou amuse tous les convives. On voit qu’elle plaît beaucoup aux femmes de l’assistance. Alors notre ami rajoute, peut-être pour les hommes : «Et je lui dis souvent aussi : si je meurs, tu peux refaire ta vie, pas de souci.»

C’est une autre preuve d’amour, peut-être plus forte encore, même si elle est évidemment moins romantique. Mais elle ne convainc pas davantage les hommes.

Les mâles n’aiment pas trop qu’on parle d’amour comme ça, devant tout le monde...

Illustration : "Chéri, tu feras bien attention sur ton scooter, n'est-ce-pas ?" (en vrai, c'est bien sûr le très beau tableau "Jupiter et Thétis", par Ingres, que vous pouvez admirer au Musée Granet à Aix-en-Provence). Pour savoir pourquoi Thétis se prosterne ainsi : cliquez ici.