vendredi 19 mars 2010

Un ami anxieux


Le dessin ci-contre illustre la vision du monde des personnes hyper-anxieuses (vous pouvez cliquez dessus pour l’agrandir et mieux voir les détails). Il montre comment toute circonstance de la vie quotidienne peut être prétexte à un allumage automatique de scénarios catastrophe qui envahissent notre conscience.

Un jour que je le faisais voir à un ami anxieux, je le vis scruter attentivement la scène, très intéressé, froncer le sourcil, et me dire le plus sérieusement du monde : « Il manque un truc dans ton dessin : vous auriez du mettre un avion dans le ciel, et un personnage qui se demande s’il ne va pas lui tomber dessus. » Et je pense que c’est ce qu’il craignait, vraiment, de temps en temps…

Lorsque l’anxiété nous submerge, nous ne sommes plus maîtres de notre esprit ; nous savons bien que nous avons tort de nous tourmenter tant, mais nous ne pouvons contrôler nos ruminations, amplifications et autres anticipations… L’anxiété est finalement une école d’humilité. Elle nous rappelle ce que Paul Valéry disait à ce propos : « L’esprit règne mais ne gouverne pas. » Sans solution ? Il y en a tout de même quelques-unes, dont - encore et toujours - le travail curieux et régulier sur soi (méditation, relaxation et autres art du recul et de la prise de distance).

Illustration du vigilant Muzo, extraite de notre livre « Je dépasse mes peurs et mes angoisses », paru aux éditions Points.