jeudi 24 juin 2010

Mépriser les subalternes (ou supposés tels)


J'animais l'autre jour un atelier pour des collègues sur le thème des troubles de la personnalité. Nous étions en train de parler des personnalités narcissiques, et des petits détails qui les trahissent.

Parmi ceux-ci, il y a le comportement méprisant avec les subalternes (ou supposés tels) : les narcissiques sont capables de se montrer respectueux voire obséquieux avec les personnages puissants ou impressionnants, ou avec ceux dont ils attendent quelque chose. Mais ils sont souvent désagréables et hautains avec les autres : secrétaires, assistants, vulgaires collaborateurs obscurs et de bas rang. Je déteste les voir faire, rudoyer les serveurs, hôtesses d'accueil, ce qu'on appelait autrefois - quant la société tolérait l'inégalitarisme verbal - le "petit personnel".

À Sainte-Anne, par exemple, les narcissiques venant consulter peuvent se montrer désagréable avec les infirmières qui les accueillent, et très gentils avec moi. Elles me le racontent ensuite, et évidemment, je n'aime pas du tout ça, qu'on ne soit pas gentil avec mes chères infirmières. D'ailleurs, elles font assez souvent, et très vite, les bons diagnostics à propos des profils de personnalité : rien n'échappe à leur oeil observateur et habitué de ces petits détails qui font notre signature, pour le meilleur et pour le pire. Elles n'ont pas besoin d'être psychiatres...

Illustration : c'est de Muzo, bien sûr, et c'est tiré de notre livre Petits pénibles et gros casse-pieds.